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Poésie.

Stances.
Par Par Théophile de Viau (1590-1626)



La frayeur de la mort ébranle le plus ferme:
Il est bien malaisé
Que dans le désespoir et proche de son terme
L'esprit soit apaisé.

L'âme la plus robuste et la mieux préparée
Aux accidents du sort,
Voyant auprès de soi sa fin toute assurée,
Elle s'étonne fort.

Le criminel pressé de la mortelle crainte
D'un supplice douteux,
Encore avec espoir endure la contrainte
De ses liens honteux.

Mais quand l'arrêt sanglant a résolu sa peine,
Et qu'il voit le bourreau,
Dont l'impiteuse main lui détache une chaîne
Et lui met un cordeau,

Il n'a goutte de sang qui ne soit lors glacée;
Son âme est dans les fers:
L'image du gibet lui monte à la pensée,
Et l'effroi des enfers.

L'imagination de cet objet funeste
Lui trouble la raison,
Et sans qu'il ait du mal, il a pis que la peste,
Et pis que le poison.

Il jette malgré lui les siens dans la détresse,
Et traîne en son malheur
Des gens indifférents qu'il voit parmi la presse
Parler de sa douleur.

Partout dedans la Grève il voit fendre la terre,
La Seine est l'Achéron,
Chaque rayon du jour est un trait de tonnerre,
Et chaque homme Charon.

La consolation que le prêcheur apporte
Ne lui fait point de bien;
Car le pauvre se croit une personne morte,
Et n'écoute plus rien.

Les sens sont retirés, il n'a plus son visage,
Et dans ce changement
Ce serait être fol de conserver l'usage
D'un peu de jugement.

La nature, de peine et d'horreur abattue,
Quitte ce malheureux:
Il meurt de mille morts, et le coup qui le tue
Est le moins rigoureux.









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