Poèmes Commentés
Les meilleurs rêves de la poésie Française


Des Vers Inoubliables!

RETOUR PERIODES THEMES AUTEURS LIENS

15eme Siècle16eme
Siècle
17eme Siècle18eme
Siècle
19eme
Siècle
20eme Siècle21eme SiècleClassiqueRomantique



RECHERCHER

FOCUS
L'école De Versification
La Poésie Au Théâtre
Poésie Et Sculpture
Poésie Et Musique
Poésie Et Peinture

POÈMES CHOISIS
Poème 0
Poème 1
Poème 2
Poème 3
Poème 4
Poème 5
Poème 6
poème 7
poème 8
poème 9
Poème 10
Poème 11
Poème 12
Poème 13
Poème 14
Poème 15
Poème 16
Poème 17
Poème 18
poème 19
Poème 20
Poème 21
Poème 22
Poème 23
Poème 24


Topics
             * Musique: Franz Litz: Nocturne No 3*

Événements de l'époque :: La vie des Auteurs :: Les contextes
Current Date/Time 2
Poésie.

Vers Funèbres Sur La Mort De Henri Le Grand.
Par Par François de Malherbe (1555-1628)



« Enfin l'ire du ciel et sa fatale envie,
Dont j'avais repoussé tant d'injustes efforts,
Ont détruit ma fortune, et sans m'ôter la vie,
M'ont mis entre les morts.

« Henri, ce grand Henri, que les soins de nature
Avaient fait un miracle aux yeux de l'univers,
Comme un homme vulgaire est dans la sépulture
À la merci des vers.

« Belle âme, beau patron des célestes ouvrages,
Qui fus de mon espoir l'infaillible recours,
Quelle nuit fut pareille aux funestes ombrages
Où tu laisses mes jours ?

« C'est bien à tout le monde une commune plaie,
Et le malheur que j'ai, chacun l'estime sien ;
Mais en quel autre coeur est la douleur si vraie
Comme elle est dans le mien ?

« Ta fidèle compagne, aspirant à la gloire
Que son affliction ne se puisse imiter,
Seule de cet ennui me débat la victoire,
Et me la fait quitter.

« L'image de ses pleurs, dont la source féconde
Jamais depuis ta mort ses vaisseaux n'a taris,
C'est la Seine en fureur qui déborde son onde
Sur les quais de Paris.

« Nulle heure de beau temps ses orages n'essuie,
Et sa grâce divine endure en ce tourment
Ce qu'endure une fleur que la bise ou la pluie
Bat excessivement.

« Quiconque approche d'elle a part à son martyre,
Et par contagion prend sa triste couleur ;
Car, pour la consoler, que lui saurait-on dire
En si juste douleur ?

« Reviens la voir, grande âme : ôte-lui cette nue
Dont la sombre épaisseur aveugle sa raison !
Et fais du même lieu d'où sa peine est venue
Venir sa guérison.

« Bien que tout réconfort lui soit une amertume
Avec quelque douceur qu'il lui soit presenté,
Elle prendra le tien, et, selon sa coutume,
Suivra ta volonté.

« Quelque soir en sa chambre apparais devant elle,
Non le sang à la bouche et le visage blanc,
Comme tu demeuras sous l'atteinte mortelle
Qui te perça le flanc.

« Viens-y tel que tu fus, quand aux monts de Savoie
Hymen en robe d'or te la vint amener ;
Ou tel qu'à Saint-Denis, entre nos cris de joie,
Tu la fis couronner.

« Après cet essai fait, s'il demeure inutile.
Je ne connais plus rien qui la puisse toucher ;
Et sans doute la France aura comme Sipyle
Quelque fameux rocher.

« Pour moi, dont la faiblesse à l'orage succombe,
Quand mon heur abattu pourrait se redresser,
J'ai mis avecque toi mes desseins en la tombe :
Je les y veux laisser.

« Quoi que pour m'obliger fasse la destinée,
Et quelque heureux succès qui me puisse arriver,
Je n'attends mon repos qu'en l'heureuse journée
Où je t'irai trouver. »

Ainsi de cette cour l'honneur et la merveille,
Alcippe* soupirait, prêt à s'évanouir.
On l'aurait consolé ; mais il ferme l'oreille,
De peur de rien ouïr.









RetourCarte du SiteContactsAide
Notice De Droit D'auteur • .Terme d'usageQuestions

© 2005 Poesies.net Montreal, Toronto Paris